Aigle impérial
Général Bonaparte

L’Europe est une taupinière. Il n’y a jamais eu de grands empires et de grandes révolutions qu’’en Orient où vivent six cent millions d’hommes.

 

Napoléon Bonaparte

Nommé général en chef de l’armée d’Angleterre,Bonaparte partagait avec Talleyrand,depuis peu ministre des affaires étrangères,le projet qu’il soumit au directoire.Pour détruire véritablement l’Angleterre,il faut nous emparer de l’Egypte.Le but était la conquête de l’Egypte afin d’ouvrir au commerce Français la route de l’Orient et de couper la route des indes aux Anglais,creer une colonie,base statégique pour d’autre conquète.En réalité,au cours d’un voyage du 8 février au 20 février 1798,Bonaparte s’était rendu compte des difficultés que présentait le projet de débarquement en Angleterre.Son prèstige risquait de s’écorner dans une expédition ou Hoche avait déja échoué.

 

D’autant plus que l’Angleterre avait le controle des mers,Bonaparte observait:opérer une descente en Angleterre sans être maitre de la mer est l’opération la plus hardie et la plus difficile qui ait été faite.Le directoire voyait s’éloigner une menace redoutable,Bonaparte qui révait d’Orient et de conquète,laissait pourrir la situation politique en France,il sentait bien que l’heure n’était pas encore venue de s’emparer du pouvoir à Paris.Il révait de se couvrir de gloire,et d’égaler,dans cette aventure les grands conquérants de l’Antiquité.L’opinion,quand elle eut connaissance du projet,s’enthousiasma pour une expédition vers une contrée mystérieuse.

 

L’expédition d’Orient mêlait à des objectifs militaires et économiques des préocupations scientifiques.Une commission des sciences et des arts devait accompagner l’armée et former l’Institut d’Egypte.21 mathématiciens,3 astronomes,17 ingénieurs civils,13 naturalistes et ingénieurs des mines,autant de géographes,3 ingénieurs des poudres et salpêtres,4 architectes,8 déssinateurs,10 artistes mécaniciens,1 sculteur,15 interprètes,10 hommes de lettres,22 imprimeurs munis de caractères,latins,grec et arabes.Monge,Berthollet,Costaz,le géomètre Fourier,le minéraliste Dolomieu,l’astronome Mechain,le naturaliste Geoffroy-Saint-Hilaire,le médecin Desgenettes,le chimiste Conté,célèbre pour ses crayons,l’archéologe Jomard,l’orientaliste Jaubert,le graveur Viviant Denon,furent du voyage.

 Soldats ! nous dit-il à la veille de l’embarquement, il y a deux ans que je vins vous commander. A celte époque,vous étiez à la rivière de Gênes, dans la plus grande misère, manquant de tout, ayant sacrifié jusqu’à vos montres pour votre subsistance réciproque ; je vous promis de faire cesser vos misères; je vous conduisis en Italie; là, tout vous fut accordé. Ne vous ai-je pas tenu parole ?« Eh bien! apprenez que vous n’avez point encore assez fait pour la patrie , et que la patrie n’a point encore assez fait pour vous. Je vais actuellement vous mener dans un pays où, par vos exploits futurs, vous surpasserez ceux qui étonnent aujourd’hui vos admirateurs, et rendrez à la patrie des services qu’elle a droit d’attendre d’une armée d’invincibles.Je promets à chaque soldat qu’en retour de cette expédition, il aura de quoi acheter six arpents de terre.


Le 19 mai,la flotte Française quitte Toulon,l’escadre rassemble plusieurs centaines de batiments de toutes tailles sous le commandement de l’amiral Brueys,le corps expéditionnaire Français compte 36 000 hommes sous les ordres de Berthier, Lannes, Murat, Marmont et Vaubois ainsi que 10 000 marins, tout avait été réuni en un mois:soldat,matériel,et vaissaux.La destination a été tenue secrète jusqu’au dernier moment,il s’agit d’échapper aux navires Anglais,très présent en méditérannée.Au terme de bref combats,Malte capitule le 12 juin,la citadelle des célèbres chevaliers est prise en deux jours,( Napoléon lui faisait perdre son glorieux surnom d’Imprenable) et leurs trésors artistiques en partie confisqués.

Une garnison de 3000 soldats sous les ordres de Vaubois est laisser sur place.En mer,Bonaparte adresse à tous ses navires la proclamation suivante:Soldats!Vous allez entreprendre une conquête,dont les effets sur la civilisation et le commerce du monde sont incalculables…Les peuples avec lesquels nous allons vivre sont mahométans.Ayez pour les cérémonies que prescrit le Coran,pour les Mosquées,la même tolérance que vous eue en Italie pour les couvents et les synagogues,pour la religion de Moïse et de Jésus-Christ.Les légions romaines protégeaient toutes les religions.

Campagne d'Egypte

Le 1erjuillet,le débarquement s’éffectuait sans suciter de résistance dans la baie d’Alexandrie,qui est prise le lendemain.Les troupes Françaises marchèrent alors vers le Caire,capitale de l’Egypte,mais bientôt l’enthousiasme disparut vite devant la chaleur,le désert,la misère,la crasse et la désolation,portant un sérieux coup au moral et à la santé de l’armée.Tout au long de cette campagne,les Français seront frappés par des maladies des yeux,la dysentrie,la typhoïde et bien d’autres maux.Les médecins Larrey et Desgenettes feront de véritable miracles,malgré tout,un tiers des hommes de la campagne seront emporté par les maladies.

 

La grogne des militaires confrontrés au dur climat,leur général leur avait promis qu’il les enrichirait tous,les y rendre possesseurs de sept arpents de terre.Les soldats,quand ils se trouvèrent au milieu de cette mer de sable sans limites,ne manquèrent pas de mettre en question la générosité de leur général:ils le trouvaient bien retenu de n’avoir promis que sept arpents. »Le gaillard,disaient-ils,peut bien assurément en donner à discrétion,nous n’en abuserons pas ».L’armée Française se présenta sur les bords du Nil,à l’est des Pyramides de Gizeh,le 20 juillet,face à elles,l’armée de Mourad Bey,chef des Mamelouks,prête à livrer bataille.

Général Bonaparte
Bataille des Pyramides

La bataille des pyramides se déroula à Gizeh,en face du Caire,à proximité des grandes pyramides,le 21 juillet 1798.L’armée Française comprend cinq divisions,représentant 18 000 hommes et 72 pièces d’artillerie.L’armée ennemie est constituée de 10 000 Mamelouks,cavaliers hors pair,ainsi que 20 000 fantassins et cinquante pièce d’artillerie concentrer dans un camp à Embabech.C’est avant l’assaut de la cavalerie des Mamelouks que Bonaparte aurai lancer au carré de l’infanterie Français.« Soldats ! Vous êtes venus dans ces contrées pour les arracher à la barbarie, porter la civilisation dans l’Orient, et soustraire cette belle partie du monde au joug de l’Angleterre.

 

Nous allons combattre. Songez que du haut de ces monuments quarante siècles vous contemplent.»Bonaparte apprend que les canons ennemie sont montés sur affût,et demeureront immobiles,de ce fait,il manoeuvre l’ensemble de ses forces sur la droite,de manière à se préserver des tirs ennemie.Mourad Bey,lance alors 8000 de ses cavaliers,les assauts furieux des Mamelouks se brisèrent sur les carrés de l’infanterie Française,ceux-çi étaient constitués de six rangs en profondeur,avec à chacun de leurs angle,des canons qui appuyaient les fantassins,les Mamelouks tournoyèrent autour des carrés Français sans pouvoir en rompre la cohésion.Pris à revers,la cavalerie ennemis subit un véritable massacre,seuls 2500 Mamelouks parviennent à s’echapper,triste bilan en cette journée du 21 juillet 1798.Bon et Menou,se rue sur le camp d’Embabeh,qui ne tarde pas à tomber,ainsi qu’un immense butin constitué de 50 pièces d’artillerie,400 chameaux,de vivres et de richesse qui suivent habituellement les Mamelouks.

 

La légende s’empara de cette victoire et la grossit démesurément.Elle assurait à Bonaparte la posséssion du Caire.

Récit

A la pointe du jour , nous rencontrâmes les avant-gardes, que nous repoussâmes de village,en village.« A deux heures de l’après midi, nous nous trouvâmes en présence des retranchements de l’armée ennemie.
« J’ordonnai aux divisions des généraux Desaix et Reynier de prendre position sur la droite, entre Djyzeh et Embabeh, de manière à couper à l’ennemi la communication de la haute Égypte, qui était sa retraite naturelle. L’armée était rangée de la même manière qu’à Chébreisse. »En carrés.

 

Dès l’instant que Mourad-Bey s’aperçut du mouvement du général Desaix, il se résolut à le charger,et il envoya l’un de ses beys les plus braves avec un corps d’élite,qui, avec la rapidilé de l’éclair, chargea les deux divisions.On le laissa approcher jusqu’à cinquante pas, et on l’accueillit par une grêle de balles et de mitraille qui en fit tomber un grand nombre sur le champ de bataille. Ils se jetèrent dans l’intervalle que formaient les deux divisions,où ils furent reçus par un double feu qui acheva leur défaite.


« Je saisis l’instant et j’ordonnai à la division du général Bon,qui était sur le Nil , de se porter à l’attaque des retranchements, et au général Vial, qui commandait là division du général Menou , de se porter entre le corps qui venait de le charger et les retranchements, de manière à remplir le triple bùt d’empêcher le corps d’y rentrer, de couper la retraite à celui qui les occupait, et enfin, s’il était necessaire,d’attaquer ces retranchements par la gauche.


« Dès l’instant que Les généraux Vial et Bon furent à portée, ils ordonnèrent aux première et troisième divisions de chaque bataillon de se ranger en colonnes d’attaque , tandis que les deuxième et quatrième conserveraient leur même position, formant toujours le bataillon carré, qui ne se trouvait plus que sur trois de hauteur et s’avançait pour soutenir les colonnes d’attaque.


« Les colonnes d’attaque du général Bon, commandées par le brave général Rampon, se jetèrent sur leurs retranchements avec leur impétuosité ordinaire, malgré le feu d’une assez grande quantité d’artillerie, lorsque les Mamelucks firent une charge; ils sortirent des retranchements au grand galop. Nos colonnes eurent le temps de faire front de tous côtés et de les recevoir la baïonnette au bout du fusil et par une grêle de balles.


A l’instant même, le champ de bataille en fut jonché. Nos troupes eurent bientôt enlevé les retranchements. Les Mamelucks en fuite se précipitèrent aussitôt en foule sur leur gauche; mais un bataillon de carabiniers, sous le feu duquel ils furent obligés de passer à cinq pas, en fit une boucherie effroyable. Un très-grand nombre se jeta dans le Nil et s’y noya.


Plus de quatre cents chameaux chargés de bagages ,cinquante pièces d’artillerie, sont tombés en notre pouvoir.
J’évalue la perte des Mamelucks à deux mille hommes de cavalerie d’élite. Une grande partie des beys à été blessée ou tuée. Mourad-Bey a été blessé à la joue. Notre perte se monte à vingt ou trente hommes tués et à cent vingt blessés. Dans la nuit même, la ville du Caire a été évacuée.
Toutes leurs chaloupes canonnières; corvettes, bricks, et même une frégate, ont été brûlés; et le 4, nos troupes sont entrées au Caire. Pendant la nuit, la populace a brûlé les maisons des beys et commis plusieurs excès. Le Caire, qui a plus de trois cent mille habitants a la plus vilaine populace du monde.


« Après le grand nombre de combats et de batailles que les troupes que’ je commande ont livrés contre des forces supérieures, je ne m’aviserais point de louer leur contenance et leur sang-froid dans cette occasion, si véritablement ce genre tout nouveau n’avait exigé de leur part une patience qui contraste avec l’impétuosité française. S’ils se fussent livrés à leur ardeur, ils n’auraient point eu la victoire , qui ne pouvait s’obtenir que par un grand sang-froid et une grande patience.


« La cavalerie des Mamelucks a montré une grande bravoure. Ils défendaient leur fortune, et il n’y en a pas un d’eux sur lequel nos soldats n’aient trouvé trois, quatre et cinq Cents louis d’or.


Tout le luxe de ces gens-ci était dans leurs chevaux et leur armement. Leurs maisons sont pitoyables. Il est difficile de voir une terre plus fertile et un peuple plus misérable , plus ignorant et plus abruti. Ils préfèrent un bouton de nos soldats à un écu de six francs ; dans les villages, ils ne connaissent pas même une paire de ciseaux. Leurs maisons sont d’un peu de boue. Ils n’ont pour tout meubles qu’une natte de paille et deux ou trois pots de terre. Ils mangent et consomment en général fort peu de chose. lis ne connaissent point l’usage |des moulins, de sorte que nous avons bivouaqué sur des tas immenses de blé sans pouvoir avoirde farine.

 

Nous ne nous nourrissions que de légumes et de bestiaux. Le peu de graius qu’ils convertissent en farine,ils le font avec des pierres, et, dans quelques gros villages,il y a des moulins que font tourner des bœufs.« Nous avons été continuellement harcelés par des nuées d’Arabes, qui sont les plus grands voleurs et les plus grands scélérats de la terre, assassinant les Turcs et les Français,tout ce qui leur tombe dans les mains. Le général de brigade Muireur et plusieurs autres aides de camp et officiers de l’état-major ont été assassinés par ces misérables, embusqués derrière des digues et dans des fossés, sur leurs excellents petits chevaux. Malheur à celui qui s’éloigne à cent pas des colonnes! Le général Muireur, malgré les représentations deja grand’garde, seul, par une fatalité que j’ai souvent remarqué accompagner ceux qui sont arrivés à leur dernière heure, a voulu monter sur un monticule à deux cents pas du camp; derrière étaient trois Bédouins qui l’ont assassiné. La République fait une perte réelle : c’était un des généraux les plus braves que je connusse.


« La République ne peut avoir une colonie plus à sa portée et d’un sol plus riche que l’Egypte. Le climat est très sain, parce que les nuits sont fraîches. Malgré quinze jours de marche, de fatigues de toute espèce, la privation du vin et même de tout ce qui peut alléger la fatigue, nous n’avons point de malades. Le soldat a trouvé une grande ressource dans les pastèques, espèces de melons d’eau,qui sont en très-grande quantité.

Bataille des Pyramides

Les Mamelouks

Campagne d'Egypte

L’Egypte,reconquise en 1517 par les Turcs est devenu une province de l’empire Ottoman,gouverné par un Pacha nommé chaque année au Caire par Constantinople.Mais la réalité du pouvoir appartenait aux dynasties Mamelouks.A l’origine,les Mamelouks constituent une milice Turque recrutée parmi les esclaves,essentiellement d’origine circassienne. Ils se partagent et se disputent le gouvernement des provinces,faisant régner l’anarchie et la corruption en Egypte,comme en Syrie d’ailleurs.Dès le XVIIIèmesiècle les Français avaient réussi à monopoliser le commerce extérieur du pays,que,naturellement,les Anglais convoitaient.

 

La conquète de l’Egypte avait donc aussi pour but la protection des intérêts Français de plus en plus menacés,et au nom des idéaux de la Révolution,de libérer les Egyptiens du joug des Mamelouks L’histoire a retenu qu’un corps de mamelouks,ralliés plus tard,en 1804,à Napoléon,sera intégré dans la Garde Impériale,et combattu vaillamment jusqu’à la fin de l’Empire.L’un d’eux,Roustam,jeune esclave,avait été donné à Bonaparte,qui en fit son valet de chambre,à ses côtés en toutes circonstances,et dormant en travers de la porte de son maître.

 

Les pertes françaises lors de cette bataille sont très légères, de 30 à 40 morts et environ 300 blessés contre plus de 20 000 tués ou blessés chez les Mamelouks. Cette bataille ouvre la route du Caire à Bonaparte qui y entre le 24 juillet. Immédiatement le jeune général lance des travaux dans la ville et s’emploie à faire de cette victoire le point de recherches archéologiques, scientifiques qu’il souhaitait. Il crée alors l’institut français de Caire. Mais cette belle victoire est bien vite oubliée.Le 1eraôut 1798 les anglais anéantissent la flotte française dans la rade d’Aboukir.

Bataille d'Aboukir
Bataille d'Aboukir

Nelson n’a pas reçu d’ordres autres que détruire la flotte française. Une fois sa mission de destruction de la flotte française accomplie, il rentre donc simplement en Grande-Bretagne avec ses prises de guerre, sans interférer avec les opérations françaises.Les pertes Françaises s’élèvent à 1700 tués,1500 blésses,3000 prisonniers,les navires coulés ou arraisonnés.En l’apprenant,Bonaparte déclare: »Eh bien,nous voilà dans l’obligation de faire de grande choses:nous les ferons;de fonder un grand empire:nous le fonderons.Des mers dont nous ne sommes pas maîtres nous séparent de la patrie;mais aucune mers ne nous sépare de l’Afrique ni de l’Asie.Nous sommes nombreux,nous ne manquerons pas d’hommes pour recruter nos cadres.Nous ne manquerons pas de munitions de guerre,nous en avons beaucoup;au besoin Champy et Conté nous en fabriqueront ».

 

Le mois d’aout est consacré à la fondation et a la mise au travail de l’institut du Caire.Les travaux sont publier dans une revue »La decade Egyptienne ».L’exploration de l’Egypte commence,la propagande est assurée par un journal d’information, »le courier de l’Egypte »,elle donne des nouvelles de l’europe et rend compte de la vie quotidienne des Français en Egypte.

 

Le 9 septembre,la turquie déclare la guerre à la France.Des agents turque infiltrés au Caire dénonce les éxigences et les maladresses des Français,malgré les protestations d’amitié de Bonaparte pour l’Islam,surnommé « Sultan Kébir-le père du feu ».Le Caire se soulève le 21 octobre,qui couta la vie à 300 Français ainsi qu’au général Dupuy et à l’aide de camp préféré de Bonaparte,Sulkwoski.La répression en fera dix plus,l’armée ira même profaner à cheval une Mosquée.Pourtant,tout était entrepris pour gagner la symphathie de la population,respect des croyances,destruction de l’ancienne fêodalité,réveil de l’activité économique.Le calme revenu,Bonaparte,part ouvrir le chantier de l’isthme de Suez,les travaux consiste à ouvrir une route commerciale par canaux,de la vallée du Nil à la mer Rouge,pour atteindre les indes.Par le passé,un canal à deja éxisté,appelé »canal du Pharaons »,puis »Fleuve de Trajan »et par les Romains »canal du Prince des fidèles ».Comblé en 762.Mais l’entreprise n’ira pas plus loin que l’étude de faisabilité qui sera publié.

 

Les turques,soutenu par les Anglais avancent sur l’Egypte.Bonaparte se porta en février 1799 à leurs rencontre en Syrie,soigneusement préparé,il prendra sans dificulté Gaza et Jaffa,il ordonnera l’éxécution de plus de 2000 prisonniers turcs,qui seront fusillés ou tués à la baïonnette ou à l’arme blanche.La population civile ne sera hélas pas épargnée.La peste se déclare à Jaffa,ce drame immortalisé par le tableau du peintre Gros,exposé au louvre,suscite une contreverse.Avant de quitter la ville,Bonaparte aurait ordonner au médecin d’endormir à l’opium ceux de ses soldats malades qu’il ne voulait pas abandonner à la vengeance ennemie.Les médecins aurait refusé.Un pharmacien aurait obéi à l’ordre.Le Mémorial nie catégoriquement cet épisode.

Les français vinrent buter contre Saint-Jean d’Acre défendu par le pacha Djezzar,surnommé »le boucher »,appuyer par les Anglais et un ancien condiciple de Bonaparte,Antoine de Phélippeaux.La ville était ravitailler par la flotte anglaise du commodore Sydney Smith alors que les troupes Française manquaient d’artillerie de siège,leurs canons avait été interceptés par les Anglais.La maladie s’en méla,il fallut,en outre,arrêter à la bataille de Mont-Thabor,près de Nazareth,le 16 avril,une armée turque venue de Damas.

 

Au mont Thabor, on dit que les Mamelucks étaient aussi nombreux que les étoiles du ciel et les sables de la mer. ,Le rêve oriental se transformait en cauchemar.Enfin trois assauts consécutifs et toujours repoussés apprennent à Bonaparte qu’il serait imprudent de s’obstiner plus longtemps à la prise de Saint-Jean-d’Acre.Il en lève le siège, et pour consoler ses soldats, il leur adresse cette proclamation :« Après avoir, avec une poignée d’hommes, nourri la guerre pendant trois mois dans le cour de la Syrie, pris quarante pièces de campagne, cinquante drapeaux, fait 10 000 prisonniers, rasé les fortifications de Gaza, Kaïffa, Jaffa, Acre, nous allons rentrer en Égypte».

Bataille du Mont-Thabor
Bataille du Mont-Thabor

L’armée trouve au Caire le repos et les approvisionnements dont elle avait besoin pour récupérer;mais son séjour dans cette ville ne devait pas être de longue durée. Bonaparte, instruit que Mourad-Bey, déjouant les poursuites des généraux Desaix, Belliard, Donzelot, Davoust, descend de la Haute-Égypte, se met en marche pour aller l’attaquer aux pyramides ; là il apprend qu’une flotte turque de cent voiles est devant Aboukir et menace Alexandrie. Sans perdre de temps et sans rentrer au Caire, il ordonne à ses généraux de se porter en toute hâte au-devant de l’armée que commande le pacha de Roumélie, Saïd-Mustapha, auquel se sont joints les corps de Mourad-Bey et d’Ibrahim. Avant de quitter Gizeh, où il se trouvait, le général en chef écrit au Divan du Caire :

 

« Quatre-vingts bâtiments ont osé attaquer Alexandrie ; mais, repoussés par l’artillerie de cette place, ils sont allés mouiller à Aboukir où ils commencent à débarquer. Je les laisse faire, parce que mon intention est de les attaquer, de tuer tous ceux qui ne voudront pas se rendre, et de laisser la vie aux autres pour les mener en triomphe au Caire. Ce sera un beau spectacle pour la ville. » Bonaparte se rend d’abord à Alexandrie, de là il marche sur Aboukir, dont le fort s’est rendu aux Turcs. Il prend des dispositions telles, que Mustapha doit vaincre ou périr avec tous les siens. Son armée, qui compte 18 000 combattants, est soutenue par une nombreuse artillerie ; des retranchements la défendent du côté de la terre, et du côté de la mer, elle communique librement avec la flotte.

 

Le général en chef ordonne l’attaque ; en quelques d’heures, les retranchements sont enlevés, 10 000 Turcs se noient dans la mer, le reste étant pris ou tué. L’intrépide Murat, qui mérite une grande partie de la gloire de cette journée, fait prisonnier le général ennemi Saïd-Mustapha, dont le fils, qui commandait dans le fort, et tous les officiers échappés au carnage doivent former le cortège triomphal du vainqueur. La population du Caire, voyant revenir Bonaparte avec ses illustres prisonniers, accueille d’un hommage superstitieux le prophète-guerrier qui avait prédit son triomphe avec une précision si remarquable.

 

Bonaparte profita du succès d’Aboukir pour envoyer un parlementaire à l’amiral anglais. Celui-ci lui fit passer la Gazette Française de Francfort du 10 juin 1799. Le général français, qui se plaignait depuis longtemps qu’on le laissait sans nouvelles d’Europe, parcourut cette feuille avec avidité. Il y vit la triste situation des affaires de France et les revers de nos armées. L’archiduc Charles avait battu Jourdan sur le Danube, et Suwarow, avec ses Russes, avait triomphé successivement de Moreau a Cassano, de Mac donald à la Trébie, et de Joubert à Novi. Toutes les conquêtes de Bonaparte étaient perdues pour la France.Eh bien s’écria le général, mon pressentiment ne m’a pas trompé,l’Italie est perdue! Les misérables! Tout le fruit de nos victoires a disparu! Il faut que je parte. »

Les nouvelles de Paris était mauvaise,la désinformation,les rumeurs les plus fantaisistes circulaient sur la campagne d’Egypte,le désastre maritime d’Aboukir,la révolte du Caire étaient amplifiés par les adversaires de Bonaparte.Celui-çi coupé de la France ne pouvait réagir.L’attention du public,avec la reprise de la guerre sur le continent,se portait sur d’autre champs de bataille.L’éloignement de Bonaparte se retournait contre lui. Le 26 août,Kléber,devenu commandant en chef de l’armée d’Egypte,informait les troupes du départ,le 23,de leurs général.

 

Bonaparte emmenait avec lui Berthier,Lannes,Murat,ainsi que Monge et Berthollet.Abandonnant ses savants désemparés,dont plusieurs on payé de leur vie cette aventure,les survivants poursuivront leur mission jusqu’au bout.Leur travail donna lieu à la Description de l’Égypte, publiée sous les ordres de Napoléon Bonaparte,la publication s’en étala de 1809 à 1821.Un an plus tard,Alexandrie capitule,le général Anglais Hutchinson s’empare des trésors mis au jour par les savants Français,dont la pierre de Rosette qui s’en ira au British Museum ou elle se trouve toujours.À la nuit tombante, la frégate la Muiron vient le prendre silencieusement sur le rivage, trois autres bâtiments forment son escorte.La flottille entre le 1er octobre dans le port d’Ajaccio, les vents contraires l’y retiennent jusqu’au 8 avant qu’elle appareille pour la France,le 8 octobre 1799, les frégates mouillent dans la rade de Fréjus.

 

En 1803,Bonaparte dira: »Ce temps que j’ai passer en Egypte a été le plus beau de ma vie,car il en a été le plus idéal ».