Emblème Impériale

Étienne Jacques Joseph Alexandre Macdonald

« Je sais que vous êtes un homme d’honneur et je crois en votre loyauté »

Napoléon

Macdonald est le seul à avoir été fait maréchal sur le champ de bataille. Un visage plein, un front largement découvert ; les cheveux sans être rares, sont peu fournis. Un bouche qui exprime la bonté et des yeux qui révèlent la douceur, l’affabilité, la charité. Le regard droit dénote la loyauté et reflète la sérénité de l’âme. Un nez légèrement retroussé vient renforcer cette impression de sympathie que l’on éprouve en regardant Macdonald. Le futur maréchal naquit à Sedan, le 17 novembre 1765. Son père, Niel Macdonald (1719 – 1788), était né dans les îles Hébrides en Ecosse catholique ; gentilhomme émigré, il était officier dans les armées du roi de France. Sa mère, Alexandrine Gonant, née à Saint Omer (Pas de Calais) était française. De leur union naquirent deux enfants : Jacques, et une fille Sophie. Sa qualité de noble, laissait espérer au jeune Macdonald une brillante carrière. On le destina d’abord à l’état ecclésiastique, mais avec l’espoir d’un canonicat à Cambrai. Ses parents l’ayant envoyé à Paris, dans une institution militaire privée, il y prit le goût de l’armée.

 

On pensa alors en faire un ingénieur, et il fin poussé vers les mathématiques. Il fit de solides études jusqu’à dix neuf ans. Ensuite, de puissants protecteurs lui obtinrent une lieutenance dans la légion de Maillebois, au service des hollandais. Jacques est comblé .Peu s’en fallut que la tête ne me tourne de joie. J’étais assez modeste pour penser qu’en moins d’une campagne je deviendrai au moins colonel et qu’à la suivante j’égaliserai sûrement le grand Turenne « . Ce Corps hollandais ayant été dissous quelques mois plus tard, Macdonald entra, comme volontaire, au régiment irlandais de Dillon qui deviendra en 1791, le 87 ème d’infanterie. Quand éclata la Révolution, Jacques Macdonald, de par ses origines, sa position et ses idées surtout, aurait dû normalement émigrer. Il ne le fit pas par amour pour sa fiancée qu’il ne pouvait se décider à quitter.

 

La république

Comme pour tant d’autres, la glorieuse carrière de Macdonald va se dessiner dans les armées de la République. Capitaine, le 19 août 1792, le 29 il est attaché à Dumouriez en qualité d’aide de camp. Il se bat à Jemmapes, et passe lieutenant colonel à la suite de sa belle conduite à cette bataille. Chef de brigade le 8 mars 1793, il est promu général de brigade, le 26 août.Après diverses belles actions à Tourcoing, Menin, Wenvico où il est vainqueur, Bar le Duc, etc…, il est nommé général de division, le 28 novembre 1794, à vingt neuf ans. Employé dans l’armée du nord, il passe ensuite à celle de Sambre- et-Meuse. Le 24 avril 1798, on l’envoie à l’armée d’Italie où il va remplacer Gouvion Saint Cyr au commandement des troupes qui occupent la République romaine. Gouverneur de Rome, le 19 novembre, il doit évacuer la ville devant l’offensive des troupes napolitaines bien supérieures en nombre. Ne s’avouant pas vaincu, il les bat à Porto Fermo. Le 5 décembre, leur chef, le général Mack, attaque de nouveau Macdonald qui lui inflige une lourde défaite à Civitta Castellana. Le 14 décembre, les troupes françaises rentrent dans Rome.

 

A la suite de l’invasion de l’Italie par les autrichiens, en 1799, Macdonald reçoit l’ordre de rejoindre Gènes où se trouve Moreau. Harcelé par l’ennemi, il réussit à se battre à Modène, le 12 juin. Au cours de ce combat, Macdonald est grièvement blessé de deux coups de sabre, l’un sur la tête, l’autre qui lui ouvrit le pouce droit ; désarçonné, il tombe à terre où il est piétiné et mutilé. Reprenant le combat, peu de jours après, il est battu à Trebbia, les 17 et 19 juin. Mis en congé de convalescence, le 15 juillet, il cesse ses fonctions et rentre en France.

 

Le Consulat

Le Directoire l’envoie commander la garnison de Versailles. On peut considérer cette nomination comme une disgrâce, qui finalement lui sera bénéfique. En effet, ce poste va le mettre en rapport avec Napoléon. D’abord opposé au Consulat, Macdonald finira par se laisser convaincre et apportera son aide à Bonaparte dans le coup d’état du 18 brumaire. Sa position de commandant de la garnison de Versailles va lui permettre de disposer ses troupes autour du château de Saint Cloud et de l’isoler, assurant ainsi sa réussite contre une attaque possible des opposants au coup d’Etat.

 

Le Premier Consul, lui témoignera sa reconnaissance en l’envoyant auprès de Moreau, à l’armée du Rhin, pour y commander, en chef, la 2 ème armée de réserve, puis l’armée des Grisons à la tête de laquelle il s’emparera de Trente, le 6 janvier 1801. Le 15 avril, à son grand étonnement, il est nommé ministre plénipotentiaire au Danemark.. Peu fait pour obtenir cette honorifique fonction, qu’il assumera tant bien que mal, pendant neuf mois, il demande son rappel. Rentré en France en janvier 1802, il reste disponible. En 1804, quand Moreau fut arrêté et accusé de complot contre le Premier Consul, Macdonald avec sa loyauté coutumière, prit la défense de son ancien chef et ami. Bonaparte lui tint rigueur de cette prise de position, il le disgrâcia. Napoléon commit là une faute. On peut penser qu’il ne l’aurait pas faite, si Talleyrand, qui haïssait Macdonald, ne l’avait pas desservi auprès de lui en insinuant qu’il participait effectivement au complot de Moreau. Pourquoi cette haine ? La même question peut se poser pour Lannes et d’autres. L’infâme Talleyrand détestait instinctivement tous ceux qui montraient de l’honnêteté, de la loyauté, qualités dont il était totalement dépourvu.

L’Empire

Cette disgrâce dura cinq ans. Macdonald passa ce temps avec sa femme et ses filles, dans son château de Courcelles le Roy qu’il venait d’acheter dans le Loiret, entre les communes de Beaulieu sur Loire et de Chatillon sur Loire, à 25 kilomètres au sud de Gien, et 80 d’Orléans. Ce fut pour lui cinq années de bonheur familial pendant lesquelles il s’occupa à mettre ses terres en valeur et à embellir le domaine. Cette agréable existence aurait pu durer longtemps encore si, en mars 1809, Macdonald n’avait reçu l’ordre de se rendre immédiatement à Paris, convoqué par le général Clarke, ministre de la Guerre. Celui-ci lui fit part de la décision de l’Empereur de l’envoyer à l’armée d’Italie pour s’y mettre à la disposition du prince Eugène de Beauharnais, vice roi d’Italie.

En fait il lui était envoyé comme conseiller plutôt que comme adjoint. Le 20 avril, Macdonald prend le commandement d’un Corps ; le 28, il commande l’aile droite de l’armée d’Italie qui a pour mission d’empêcher les autrichiens de pénétrer dans la péninsule. Blessé à la bataille du Piave, le 8 mai, il s’empare, le 10, des forts de Laibach qui capitulent avec 9000 hommes, 60 canons et un important ravitaillement ; le général Merveldt est fait prisonnier. Après avoir investi Gratz, capitale de la Styrie, Macdonald fait sa jonction avec le Corps d’armée du prince Eugène ; ils remportent ensemble la victoire de Raaf. L’armée d’Italie se dirige maintenant sur Vienne ; le 14 juillet elle rejoint la Grande Armée cantonnée dans l’île de Lobeau sur le Danube. Le 6, C’est la célèbre bataille de Wagram. Masséna, Davout, Oudinot, Bessières, participèrent efficacement à la victoire, mais c’est Macdonald qui enleva la décision en enfonçant irrésistiblement le centre ennemi.

 

Cette percée fut à l’origine de l’attaque générale qui mit en déroute l’armée autrichienne. Après la bataille, Macdonald qui a reçu un coup de pied de son cheval, se repose sous sa tente, quand on vient lui annoncer que l’Empereur le demande. Napoléon est au milieu des troupes de Macdonald qu’il complimente pour leur belle action. A la vue du général, il vient à lui et l’embrasse cordialement en disant :  » Soyons amis désormais  » –  » Oui, répond Macdonald, à la vie. à la mort « . L’Empereur ajouta :  » Vous vous êtes vaillamment conduit et m’avez rendu les plus grands services, comme dans toute cette campagne ; c’est sur le champ de bataille de votre gloire, où je vous dois une grande partie de cette journée d’hier, que je vous fait maréchal de France – il prononça ce mot au lieu de celui d’Empire – il y a longtemps que vous le méritiez « Après l’entrevue, Macdonald fut félicité par Maret, le ministre d’Etat ; par Berthier, le chef d’Etat Major et par d’autres encore ; mais c’est Maret qui lui témoigna le plus d’affection. Le 9 décembre, Macdonald recevait le titre de duc de Tarente.

Rentré à Paris, le nouveau maréchal, en repart aussitôt pour prendre le commandement en chef de l’armée de Catalogne, à la place d’Augereau, le 24 avril 1810. Vainqueur à Cernera, il s’empare de Manresa ; puis il subit des échecs à Bisbal et à Valls. Retourné en France en 1811, il repart en juin 1812 pour commander le 10 ème Corps à la campagne de Russie. Après la terrible retraite, il arrive à Koenigsberg, le 3 janvier 1813 et, quelques jours plus tard, à Dantzig où il remet son commandement au général Rapp. Pendant la campagne d’Allemagne, Macdonald dirigera le 11 ème Corps. Il se distingue à Lutzen et à Bautzen, mais il est vaincu à Katzbach où, surpris par Blücher, il doit battre en retraite après avoir subi de lourdes pertes évaluées à 30 000 hommes tués, blessés et prisonniers. A Leipzig, il ne parvient pas à effectuer le mouvement tournant que lui à prescrit Napoléon pour envelopper Blücher, S’il ne fut pas heureux à cette bataille, il y montra du moins un magnifique courage. Peu s’en fallut qu’il ne périsse, comme Poniatowski, dans les eaux de l’Elster.

 

L’ennemi assaillant Leipzig, nos troupes bien inférieures en nombre, durent battre en retraite. Cette retraite s’avérait difficile car elle ne pouvait se faire que par une seule route conduisant vers l’Elster, il n’y avait qu’un pont pour franchir le fleuve. La plus grande partie de l’armée avait déjà passé quand un caporal du génie, qui avait reçu l’ordre de faire sauter le pont quand l’ennemi s’apprêterait à le franchir, s’affola et mit le feu aux explosifs. Ce fut la catastrophe. La seule possibilité de salut était de traverser l’Elster à la nage, dans l’eau glacée, et sous la mitraille des alliés. C’est ce que fait Macdonald à l’aide de deux troncs d’arbre ; il tombe à l’eau, l’ennemi lui tire dessus à bout portant sans l’atteindre ; il réussit néanmoins à passer sur l’autre rive, transi de froid, grâce à sa force corporelle et à ses bonnes qualités de nageur.

 

Pendant la campagne de France, Macdonald se battit, avec plus ou moins de bonheur, à Châlons sur Marne, Mormant, la Ferté-sur-Aube, Provins. Il intervint plusieurs fois auprès de l’Empereur, avec sa franchise habituelle, pour l’engager à demander la paix.  » On vous flatte et on vous trompe, il en a été de même après la mort de Turenne et la déroute de son armée « . Maret qui assiste à cet entretien est stupéfait d’entendre parler pour la première fois avec cette franchise.

 

Première abdication

Napoléon s’est retiré au château de Fontainebleau. Il confie à Ney, Macdonald et Caulaincourt, la mission de négocier avec les alliés :  » Je sais, dira -t -il au duc de Tarente, que vous êtes un homme d’honneur, et je crois en votre loyauté « . C’est pendant ces tractations entre l’Empereur, les alliés et le gouvernement provisoire – en l’occurrence Talleyrand et Fouché – que Macdonald va se révéler un négociateur probe, plein de tact et avisé. Il imposera à tous sa haute et loyale personnalité. Il défendra devant le Tsar de Russie la cause de l’Empereur, quand il sera question du retour des Bourbons ; le duc de Tarente tint un langage ferme :  » L’armée ne peut voir qu’avec effroi le retour de la royauté qui est étrangère à ses services, étrangère à sa gloire « . Lors de la remise de l’acte d’abdication au gouvernement provisoire, Talleyrand demanda aux commissaires leur adhésion au nouvel ordre des choses. Ney s’empressa de répondre qu’il rayait déjà donnée. « Aussi n’est – ce pas à vous que je m’adresse, poursuivit Talleyrand, c’est aux ducs de Tarente et de Vicence « .Macdonald répondit qu’il s’y refusait, Caulaincourt fit de même.  » Talleyrand ne pouvait changer de couleur, ni pâlir, mais sa figure s’enfla comme bouffie de colère et prête à éclater « .

 

Devant l’insistance de Talleyrand, Macdonald lui répondit :  » Personne ne doit mieux savoir que vous que tant que ce traité n’est pas rectifié, il peut être annulé ; mais lorsque cette formalité sera remplie, je saurai ce que je dois faire « . Après que les alliés eurent fixé le sort de Napoléon et décidé de l’envoyer à l’île d’Elbe, Macdonald retourna à Fontainebleau pour présenter ses devoirs à l’Empereur qui fut particulièrement sensible à ce geste au moment où tant d’autres l’abandonnaient.  » Duc de Tarente, lui dit – il, je ne suis on ne peut plus touché et reconnaissant de votre conduite et de votre dévouement. Je vous ai mal connu ; on m’avait prévenu contre vous… J’apprécie trop tard votre loyauté « . Napoléon remit alors à Macdonald, en gage de remerciement et d’estime, le sabre de Mourad – Bey qu’il avait porté à la bataille du Mont Thabor. Puis il se jetèrent dans les bras l’un de l’autre et s’embrassèrent avec effusion. Le maréchal ne devait plus jamais revoir l’Empereur. Après l’abdication, le duc de Tarente, de ce fait dégagé du serment, donna son adhésion au gouvernement provisoire, notons qu’il fut l’un des derniers à le faire. A l’entrée en France de Louis XVIII, il se rendit au devant du roi avec Berthier, Kellerman, Lefebvre, Marmont, Moncey, Ney et Oudinot. La rencontre eut lieu près de Compiègne. Le roi nomma Macdonald membre du Conseil de la Guerre, le 6 Mai 1814 ; Pair de France, le 4 juin. Le 21, il reçoit le commandement de la 21 ème division à Bourges.

Retour de l’Empereur

Le 1er mars 1815, Napoléon débarque au Golfe Juan Le duc de Tarente est désigné pour rejoindre à Lyon le comte d’Artois, frère du roi, chargé de la défense de la ville et d’y arrêter Napoléon. Le comte d’Artois n’avait aucune emprise sur la troupe, il était impopulaire et nullement doué pour exercer un commandement militaire ; ce n’était pas le cas de Macdonald qui avait derrière lui une grande carrière et qui était respecté de l’armée. Le maréchal compris très vite que les soldats étaient acquis d’avance à Napoléon et refuseraient le combat. Il fit néanmoins son devoir, il conseilla au comte d’Artois de se retirer, après que celui – ci se fut ridiculisé en essayant d’haranguer les troupes de la garnison. Cette première mesure accomplie, il voulut prendre ses soldats en main, bien décidé à se mettre à leur tête pour exécuter sa mission. Il s’avança jusqu’au pont de la Guillotière où une barricade avait été dressée. Il était environ deux heures de l’après-midi quand on vit arriver, à l’entrée du pont, l’avant garde de l’Empereur.

 

Aussitôt les soldats de Macdonald se mélèrent aux hussards de Napoléon en criant :  » Vive l’Empereur ! « Le maréchal dut faire demi tour et, à brides rabattues s’enfuir vers Paris. De retour aux Tuileries, où régnait l’affolement, le duc de Tarente décida Louis XVIII à quitter la capitale, lui conseillant de se rendre à Lille, ce que fit le roi. Arrivé dans cette ville, il apparut vite qu’elle n’était pas sûre ; la garnison manifestait ouvertement ses sentiments napoléoniens. Louis XVIII décida de se rendre à Gand. Macdonald l’accompagna jusqu’à la frontière mais refusa de la franchir. Rentré à Paris, il refusa pareillement de se rendre auprès de l’Empereur qui l’avait fait appeler. Il n’eut donc aucune activité pendant les Cent Jours. A la seconde restauration, Macdonald est nommé Grand Chancelier de la Légion d’Honneur. Commandant en chef de l’armée de la Loire, il lui incombera de la pénible mission de la licencier.

 

Les honneurs pleuvent sur le duc de Tarente. Le voici deuxième major général de la Garde Royale, puis ministre d’Etat et membre du Conseil Privé ; Grand Croix de l’Ordre de Saint Louis, chevalier commandeur de l’Ordre du Saint Esprit. Sa santé s’étant détériorée, le maréchal du renoncer à sa fonction de Grand Chancelier, le 23 août 1831 ; il avait assuré pendant seize ans cette honorifique charge. Il se retire alors dans son château de Courcelles où il va vivre pendant neuf ans, occupé à répandre le bien autour de lui, à venir en aide aux déshérités, à ouvrir sa bourse pour soulager les misères.

Le duc de Tarente mourut à soixante quinze ans, le 25 septembre 1840, trois mois avant le retour des Cendres de l’Empereur.

Macdonald se maria trois fois et fut trois fois veuf, chacune de ses femmes étant morte des suites de couches. Sa première épouse, Marie Constance Jacob de Montloisir, était une jolie créole de vingt ans ; c’est pour elle qu’il avait renoncé à émigrer. Leur mariage fut célébré à Saint Germain en Laye, le 5 mai 1791. Deux filles naquirent de cette union. Anne, née en 1792 et Adèle, deux ans plus tard. En 1797, Marie Constance disparaissait en pleine jeunesse. Plus tard, Macdonald jeta son dévolu sur Hortense de Beauharnais. Il fit faire des propositions au Premier Consul, qui refusa, désirant pour sa belle fille un brillant parti auquel lui donnait droit sa position. En 1802, Macdonald se remaria avec Félicité Françoise de Montholon, elle aussi jeune et jolie ; veuve du général Joubert avec qui elle ne vécut que deux mois. Elle était la sœur du général de Montholon qui sera le compagnon de captivité de Napoléon à Sainte Hélène. Ils se marièrent à Paris, le 26 juin 1802. Félicité donna, en 1813, une troisième fille à Macdonald, Sidonie, et mourut quelques mois après son accouchement. Le maréchal resta veuf pendant dix sept ans, puis il contracta une nouvelle alliance, le 25 septembre 1821, avec Emestine de Bourgoing dont le père était baron de l’Empire et la mère, née Prévost de la Croix, surintendante de la maison de la Légion d’Honneur de Saint Denis. Le marié avait cinquante six ans, son épouse trente deux. En 1824, Emestine mit au monde un garçon : Alexandre. Comme Félicité, elle mourut quelques mois plus tard.

 


 » Macdonald avait une grande loyauté « . C’est ainsi que Napoléon le définit à Sainte-Hélène. Tous ceux qui l’ont connu sont d’accord sur ce point. Sévère cependant, taciturne, froid, il n’en était pas moins très aimé de ses soldats qui, malgré cette sévérité, appréciaient sa bonté et lui étaient reconnaissants de la sollicitude qu’il leur témoignait. Cet homme de devoir jouissait aussi d’une grande estime dans les populations des pays occupés. Veillant au bien être des habitants, interdisant formellement le pillage et n’hésitant pas à exécuter sans merci ceux qui s’y adonnaient. Ses capacités militaires ont été critiquées par Napoléon :  » Il était tout juste bon à commander 15 ou 20 000 hommes « . Brave mais lent et paresseux. Intelligent, il n’était pas dépourvu de talent, mais sa lenteur, son manque de tonus, l’empéchaient d’accomplir des actions d’éclat, de redresser une situation désespérée. Il ne conduisait réellement bien les affaires que lorsque Napoléon était là pour le diriger, comme se fut le cas de Wagram. Les goût de Macdonald étaient simples ; il aimait la musique, le violon, la bonne comédie et, nous l’avons déjà dit, répandre le bien autour de lui. Le duc de Tarente restera dans l’histoire de l’Empire, celui qui par la noblesse de son âme sut se faire apprécier de Napoléon, aussi bien que de Louis XVIII, dans les circonstances difficiles où il se trouva en 1814 et 1815.

 » Je n’entrerai pas dans les détails de l’abdication, écrit la reine Hortense dans ses Mémoires, je n’examine pas la conduite de ceux qui la conseillèrent, qui l’exigèrent. Je parlerai seulement des hommes qui conservèrent un noble caractère jusqu’à la fin. Ce furent plus particulièrement le maréchal Macdonald et le duc de Vincence « .

 

Chronologie

NÉ : le 17 novembre 1765 à Sedan (Ardennes).

 

MORT : le 25 septembre 1840, au château de Courcelles-le-Roi, commune de Beaulieu-sur-Loire, près de Montargis (Loiret), à 75 ans.

 

SEPULTURE : cimetière du Père Lachaise (37 ème division).

 

ORIGINE DE LA FAMILLE : Ecosse PARENTS : Niel Macdonald (1719 – 1788), né dans les îles Hebrides en Ecosse catholique. Marié à Alexandrine Goirant, née à Saint Omer (Pas-de-Calais), décédée en 1801. FRERES ET SŒURS : une soeur, Sophie.

 

 

EPOUSES : 1°) Marie Constance Jacob de Montloisir (1771 – 1797). Fille de Charles Jacob de Montloisir et d’Elisabeth Moreau.

 

2°) Félicité Françoise de Montholon (1780 – 1804), veuve du général Joubert, sœur du général comte de Montholon qui suivit Napoléon à Sainte Hélène.

 

3°) Ernestine de Bourgoing (1789 – 1825). Fille de Jean François de Bourgoing, baron de l’Empire et de Marie Benoite Prêvot de la Croix, surintendante de la maison d’éducation de la légion d’honneur de Saint Denis.


MARIAGE : Avec Marie Constance, célébré à Saint-Germain -en-Laye, le 5 mai 1791. Avec Félicité Françoise, célébré le 26 juin 1802 à Paris. Avec Ernestine, célébré le 25 septembre 1821.

 

ENFANTS : Du premier mariage : Anne (1792 – 1870), Adèle (1794 – 1822). Du deuxième mariage : Sidonie (1803 – 1869). Du troisième mariage : Alexandre (1824 – 1881)

 


DESCENDANCE : la descendance en ligne masculine s’est éteinte à la mort, en 1912, du petit fils du maréchal. La descendance féminine existe toujours.

 

TITRES ET FONCTIONS HONORIFIQUES :

 

– Gouverneur de Rome et des Etats de l’Eghse, le 19 novembre 1798 à 33 ans.

 

– Ministre plénipotentiaire au Danemark, le 1 er avril 1801 à 36 ans.

 

– Maréchal de l’Empire, vingtième dans l’ordre de promotion, le 12 juillet 1809 à 44 ans.

 

– Duc de Tarente, le 9 décembre 1809 à 44 ans.

 

– Pair de France, le 4 juin 1814 à 49 ans.

 

– Grand chancelier de la légion d’honneur, le 2 juillet 1815 à 50 ans.

 

– Ministre d’Etat et membre du Coseil Privé le 19 septembre 1815 à 50 ans.

 

– Duc – pair héréditaire, le 31 août 1817 à 52 ans.

 

ETATS DE SERVICE :

 

– Entré dans l’armée à la légion irlandaise, 1784 à 19 ans.

 

– Lieutenant au service de la Hollande, le ler avril 1785 à 20 ans.

 

– Volontaire au régiment de Dillon, le 12 juillet 1786 à 21 ans.

 

– Lieutenant le 10 octobre 1791 à 26 ans

 

– Capitaine, le 19 août 1792 à 27 ans.

 

– Lieutenant colonel, le 12 novembre 1792 à 27 ans.

 

– Général de brigade, le 26 août 1793 à 28 ans.

 

– Général de division, le 28 novembre 1794 à 29 ans

 

– Commandant en chef de l’armée de Naples le 13 février 1799 à 34 ans.

 

– Commandant en chef de l’armée des Grisons, le 5 octobre 1800 à 35 ans.

 

– Commandant en chef de l’armée de Catalogne, le 24 avril 1810 à 45 ans.

 

– Commandant en chef de l’armée réunie pour la défense de Paris, sous les ordres du duc de Berry, le 17 mars 1815 à 50 ans. 

 

-Commandant en chef de l’armée de la Loire, le 26 juillet 1815 à 50 ans.

 

DÉCORATIONS :

 

– Grand Aigle de la Légion d’Honneur, le 14 août 1809.

 

– Grand Croix de Saint Louis, le 24 août 1820.

 

– Chevalier commandeur de l’Ordre du Saint Esprit, le 30 septembre 1820.

 

– Grand Croix de l’Ordre Souverain de Saint Jean de Jérusalem, (Ordre de Malte), le 31 octobre 1825. BLESSURES : Grièvement blessé à Modène, le 12 juin 1799. Blessé à la bataille du Piave, le 8 mai 1809.

Sabre Briquet