Aigle impérial

En France, le coup d’État du 18 brumaire (An VIII, 9 novembre 1799) de Napoléon Bonaparte marque la fin du Directoire et de la Révolution française, et le début du Consulat.Le Consulat est mis en place, un régime autoritaire dirigé par trois consuls,(Napoléon Bonaparte,Emmanuel-Joseph Sieyès,Roger Ducos),dont seul le premier détient réellement le pouvoir : la France entame une nouvelle période de son histoire en s’apprêtant à confier son destin à un empereur.

Bataille de Marengo

Dès sa prise de fonctions,le premier consul a fait des offres de paix à l’Autriche,à la Russie et à l’Angleterre.Il se heurte au refus des coalisés d’engager un processus de paix,ni le Premier ministre Pit,ni le chancelier Thugut ne voulurent engager de négociations.A vrai dire Bonaparte n’attendait guère une réaction favorable,mais l’habilité de sa démarche lui assurait l’appui de la population Française.La presse Anglaise,hargneuse,attaquait Bonaparte,tandis que le Moniteur(journal Français),répondait par des articles anonymes,dictés en réalité par le Premier concul en personne. »C’est un usage très ancien que de dire des injures à ses ennemis.Nous ne pouvons nier qu’en ce genre les Anglais n’eussent sur nous l’avantage ».

Passage de l'artillerie française de nuit sous les tirs du fort de bard le 21 mai 1800

En Italie,Massena,assiégé dans Gênes,résistait héroiquement à la préssion Autrichienne,sur le Var,Suchet contenait l’ennemi.La situation,contraignit Bonaparte à partir en campagne.Moreau,brillant général,reçut le commandement d’une armée de cent mille hommes destinée à opérer en Bavière et à y occuper,loin de la pénincule italienne,les forces que commandait le général Kray.Bonaparte,quand à lui,se réservait l’Italie,il allait prendre sa revanche sur les Autrichiens qui avait repris ses conquêtes.Cette fois encore,il allait surprendre par une manoeuvre audacieuse,le passage du Grand-Saint-Bernard avec 60 000 hommes et 100 canons,que la presse Française compara à l »exploit d’Hannibal,général Cathaginois de l’Antiquité,qui avait usé du même statagème pour surprendre les Romains,contourner les Autrichiens.La manoeuvre ce fit,non sans d’atroces souffrances fautes d’équipement et d’expériences nécéssaires à la conduite en montagne de grandes unités.Son armée franchit les Alpes par trois cols,sous un climat rude,le Saint-Gothard,le Grand-Saint-Bernard et le Mont-Genève.les canons démontés sont portés à dos d’hommes.

Général Bonaparte
Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard

 Le grand Saint-Bernard a offert bien des obstacles qui ont été surmontés avec ce courage héroïque qui distingue les troupes françaises dans toutes les circonstances.

Un tel effort visait à prendre à revers les Autrichiens occupés à Gênes et à Nice,coupant les routes qui les reliaient à leurs bases.Il fonce sur Milan,qui est reprise le 2 juin 1800,et la République Cisalpine rétablie.Les Autrichiens étaient pris au piège et Mélas réagit comme l’avait prévu Bonaparte en marchant vers Milan pour rétablir le contact avec son soutien logistique.A Gênes,Massena à du capituler avec les honneurs,devant les Autrichiens,ce qui n’arrangait pas les affaires de Bonaparte.Les forces de Mélas disposaient désormais d’une place forte ou elle pourraient être ravitaillées par la flotte anglaise.Bonaparte,ne pouvait plus se permettre d’attendre l’énnemis sur un terrain qu’il avait lui même choisi,il fallait intercepter Mélas pour lui interdire tout repli sur Gènes;le contact fut difficile à trouver.Lannes,envoyer en avant garde accrocha l’ennemis à Montebello,le 9 juin,puis on perdit la trace des Autrichiens.Bonaparte,dut étaler ses troupes en envoyant de gros détachement,l’un deux sous le commandement de Desaix,vers Gênes et vers pô septentrional.C’etait une grosse imprudence,Napoléon renouvellera la même faute à Waterloo,empéchant Grouchy de rejoindre le champ de bataille,dans un moment décisif du combat.

 

Le 14 juin,le général Mélas a concentrer ses forces sur la Bormida,avec des troupes deux fois supérieurs en nombre,sur un térrain qui lui est favorable,la bataille qui s’engageait à Marengo tournait au fiasco pour l’armée Française.Les forces française son dispersées,elles éssuient un feu nourri de quatre attaques au moins,renforcées par des manoeuvres de contournement,si les détachements que Bonaparte a envoyer en reconnaissance ne reviennent pas,la bataille est perdu.A trois heures de l’après-midi,malgré une résistance acharnée,l’armée de Bonaparte se décident à la retraite et Mélas peut alors considérer la victoire comme acquise.Mais vers cinq heures,guidé par le bruit du canon,surgit le général Desaix avec la division Boudet,forte de huit mille hommes!L’effet de surprise est totale,les Autrichiens croyait la bataille terminée.Une ligne de front est tracée.L’ennemis s’avance en terrain conquis,a dix heures les troupes de Mélas repassent la Bormida,la défaite se transforme en victoire pour les forces Française,Elle le doivent au retour du général Desaix,qui hélas reçut une balle en plein coeur au début de l’engagement,et non au génie militaire de Bonaparte.

Louis Charles Antoine Desaix

Bonaparte dit, le soir de la bataille de Marengo, devant la dépouille de son général et ami« Pourquoi ne m’est-il pas permis de pleurer ». Dans son Mémorial de Sainte-Hélène (1815-1821), Napoléon dictant à Las Cases confia que : « Le talent de Desaix était de tous les instants ; il ne vivait, ne respirait que l’ambition noble et la véritable gloire. C’était un caractère antique. Il aimait la gloire pour elle-même et la France au-dessus de tout.L’esprit et le talent furent en équilibre avec le caractère et le courage, équilibre précieux qu’il possédait à un degré supérieur ».

Mélas,signe des le lendemain une convention d’armistice qui rend à la France toute l’Italie du nord,le même jour le général Kléber est assassiné au Caire.En Allemagne,Moreau à mené une campagne victorieuse,un armistice est accordé le 15 juillet,mais la campagne ne s’arrêtera qu’en décembre 1800,avec la glorieuse victoire que Moreau remporte à Hoenlinden et dont Bonaparte fut jaloux…Brune se mettait en marche en Lombardie,l’Italie,après les succès de Dupont à Pezzolo,de Macdonald dans les Alpes et de Murat dans le royaume de Naples,passait à peu près entièrement aux mains des français.Elle sera signée le 9 février 1801,à Luneville,et reprend les termes de Campoformio.

Récit

Après la bataille de Montebello, l’armée se mit en marche pour passer la Siéra. L’avant-garde, commandée par le général Gardanne, a, le 24, rencontré l’ennemi qui défendait les approches de la Bormida et les trois ponts qu’il avait près d’Alexandrie, l’a culbuté, lui a pris deux pièces de canon et fait cent prisonniers.


« La division du général Chabran arrivait en même temps le long du Pô, vis-à-vis Valence, pour empêcher l’ennemi de passer ce fleuve. Ainsi Mêlas se trouvait serré entre la Bormida et le Pô. La seule retraite qui lui restait après la bataille de Montebello se trouvait interceptée;l’ennemi paraissait n’avoir encore aucun projet et très incertain de ses mouvements.


Le 25, à la pointe du jour, l’ennemi passa la Bormida sur les trois ponts, résolu à se faire une trouée, déboucha en force, surprit notre avant-garde, et commença avec la plus grande vivacité la célèbre bataille de Marengo, qui décida enfin .du sort de l’Italie et de l’armée autrichienne.
Quatre fois, pendant la bataille, nous avons été en retraite, et quatre fois nous avons été en avant. Plus de soixante pièces de canon ont été de part et d’autre, sur différents points et à différentes heures, prises et reprises.


Il y a eu plus de douze charges de cavalerie, et avec différents succès.
Il était trois heures de l’après midi. Dix mille hommes d’infanterie débordaient notre droite dans la superbe plaine de Saint-Julien; ils étaient soutenus par une ligne de cavalerie et beaucoup d’artillerie. Les grenadiers de la garde furent placés, comme une redoute de granit, au milieu de cette immense plaine; rien ne put l’entamer; cavalerie,infanterie, artillerie, tout fut dirigé contre ce bataillon,mais en vain. Ce fut alors que vraiment on vit ce que peut une poignée de gens de cœur.


Par cette résistance opiniâtre, la gauche de l’ennemi se trouva contenue et notre droite appuyée jusqu’à l’arrivée du général Monnier, qui enleva à la baïonnette le village de Castel-Ceriolo.La cavalerie ennemie fit alors un mouvement rapide sur notre gauche, qui déjà se trouvait ébranlée. Ce mouvement précipita sa retraite.


L’ennemi avançait sur toute la ligne, faisant un feu de mitraille avec plus de cent pièces de canon.
Les routes étaient couvertes de fuyards, de blessés,de débris. La bataille paraissait être perdue. On laissa avancer l’ennemi jusqu’à une portée de fusil de Saint-Julien,où était en bataille la division Desaix avec huit pièces d’artillerie légère en avant et deux bataillons en potence sur les ailes. Tous les fuyards se ralliaient derrière. Déjà l’ennemi faisait des fautes qui présageaient sa catastrophe. Il étendait trop ses ailes.


La présence du premier consul ranimait le moral des troupes.
« Enfants, leur disait-il, souvenez vous que mon habitude est de coucher sur le champ de bataille. »
Aux cris de Vive la République ! vive le premier consul ! Desaix aborda au pas de charge et par le centre. Dans un instant, l’ennemi est culbuté. Le général Kellermann,qui, avec sa brigade de grosse cavalerie, avait toute la journée protégé la retraite de notre gauche, exécuta une charge avec tant de vigueur et si s-propos, que six mille grenadiers et le général Zach, chef de l’élat-major général,furent faits prisonniers, et plusieurs généraux ennemis tués. Toute l’armée suivit ce mouvement. La droite de l’ennemi se trouva coupée. La consternation et l’épouvante se mirent dans ses rangs.


La cavalerie autrichienne s’était portée au centre pour protéger la retraite. Le chef de brigade Bessières, à la tête des casse-cou et des grenadiers de la garde, exécuta une charge avec autant d’activité que de valeur, perça la ligne de cavalerie ennemie ; ce qui acheva l’entière déroute de l’armée.


Nous avons pris quinze drapeaux, quarante pièces de canon, et fait six à huit mille prisonniers ; plus de six mille ennemis sont restés sur le champ de bataille.


Le 9° léger a mérité le titre d’incomparable. La grosse cavalerie etle 8e de dragons se sont couverts de gloire. Notre perte est aussi considérable. Nous avons eu six cents hommes tués, quinze cents blessés et neuf cents prisonniers.
Les généraux Champaux, Marmont et Boudet sont blessés.


Le général en chef, Berthier, a eu ses habits criblés de balles ; plusieurs de ses aides de camp ont été démontés. Mais une perte vivement sentie par l’armée , et qui le sera par toute la République, ferme notre cœur à la joie :
Desaix a été frappée d’une balle au commencement de la charge de sa division ; il est mort sur le coup ; il n’a eu que le temps de dire au jeune Lebrun, qui était avec lui: « Allez dire au premier consul que je meurs avec le regret de n’avoir pas assez fait pour vivre dans la postérité. »

Paris fait un triomphe au vainqueur de Marengo,tandis que le Louvre s’enrichi de nouveau trésor de guerre pris à l’Italie et l’Egypte.