Aigle impérial

L’entrevue d’Erfurt ou congrès d’Erfurt est une réunion entre l’empereur Napoléon Ier et le tsar Alexandre Ier, qui se tient à Erfurt, du 27 septembre au 14 octobre 1808, dans le but de réaffirmer l’alliance conclue l’année précédente lors du traité de Tilsit, qui a suivi la fin de la guerre de la quatrième coalition. Napoléon tente d’intimider et d’éblouir Alexandre par l’évocation de la grandeur de l’empire français. La réunion devient une grande conférence rassemblant rois, princes, ducs, barons et notables de toute l’Europe.

 

Parmi les participants figurent Talma et la Comédie-Française à son complet, qui présentent seize tragédies françaises au cours du congrès ; l’ambassadeur de France auprès du roi de Saxe Jean-François de Bourgoing ; Goethe est également présent ; Arthur Schopenhauer, âgé de vingt ans, est arrivé en même temps que Goethe. Les réunions se concluent par un accord, la convention d’Erfurt, en quatorze articles, invitant la Grande-Bretagne à cesser sa guerre contre la France, reconnaissant le pouvoir de la Russie en Finlande, et déclarant qu’en cas de guerre avec l’Autriche, la Russie devrait aider la France « au meilleur de ses moyens. » Les deux empereurs retournent dans leurs patries respectives le 14 octobre. Six mois plus tard, en avril 1809, la guerre prévue avec l’Autriche commence, et Alexandre tient à peine les termes de l’accord, aidant peu la France.

 

Les armées françaises jusque-là au faîte de leur gloire, ont connu leur premier important revers en Espagne avec la capitulation du général Dupont à Bailén battu par les troupes espagnoles en . Napoléon veut régler lui-même le problème espagnol en emmenant une partie de la grande armée en Espagne, mais craint d’être attaqué à l’Est par l’Autriche qui renforce ses armées. Il souhaite donc que l’empereur de Russie s’implique fortement contre le réarmement et la politique de l’empire autrichien.

Alexandre qui a subi le traité de Tilsit, vient à Erfurt avec l’intention de s’engager le moins possible. Il déclare à l’impératrice mère qui pense que l’entrevue est un piège pour la Russie « Ayons l’air d’affermir l’alliance pour endormir l’allié. Gagnons du temps et préparons-nous

Ce congrès sera un échec pour Napoléon, car le Tsar Alexandre  aidé en sous-main par Talleyrand, ne cède en rien aux exigences de Napoléon.Ce qu’ignore Napoléon est que Talleyrand qui s’est rapproché des diplomates étrangers joue double jeu et informe Alexandre des intentions de l’empereur et lui donne les moyens de le contrer. Le rôle joué par Talleyrand montre aux adversaires de Napoléon que l’Empire commence à se fissurer et que Napoléon n’a pas le soutien de tous les Français. Ce n’est qu’à Sainte-Hélène que Napoléon comprendra le rôle joué par Talleyrand.

"Puisque l'ennemie est têtu,il faut l'exterminé"

La bataille d’Eckmühl s’est déroulée le 22 avril 1809, en Bavière, au cours de la guerre de la cinquième coalition. Les troupes françaises et alliées dirigées par Napoléon Ier remportent une importante victoire sur l’armée autrichienne.

 

Le 6 avril,avant de lancer ses troupes,l’archiduc Charles les invites à »libérer les allemands de la servitude ».Un ultimatum est lancer à la bavière,qu’il envahit deux jours plus tard mais qui reste fidèle à la France.Napoléon ne tarde pas à réagir,le 15 avril il est à strasbourg,le 16 il rencontre le roi de Bavière,et lui promet de reprendre Munich.

 

Devant les armées Autrichiennes,Napoléon lance à Masséna, »Vous voyer cette armée qui se déroule d’une manière si imposante à nos regards.Eh bien!Nous allons l’écraser et conquérir Vienne du même coup.

Napoléon entreprend de pousser le corps de Lannes vers cette région qui décidera du sort de la campagne. Accompagné des maréchaux Berthier, et Masséna, l’empereur parti de Landshut, se dirige vers le nord pour gagner Eckmühl où se trouve l’avant garde de l’armée allemande. Dans un premier temps Napoléon entreprend d’enfoncer le centre autrichien et de détruire la gauche ennemie à Eckmühl puis de tourner l’armée de l’archiduc Charles en empruntant la route de Ratisbonne. Les troupes de Lefebvre et de Davout sont chargées de repousser les Autrichiens sur la route d’Eckmühl à Ratisbonne, tandis que Vandamme avance sur Eckmühl et repousse les troupes adverses vers le défilé d’Hagelstadt. De l’autre côté Lannes progresse en direction de Roking.

 

En face l’archiduc Charles est inquiété par le défilé et les ponts sur le Danube qu’il lui faudra franchir si la situation tourne mal. A midi, la droite autrichienne attaque les forces de Davout en direction d’Abach. La réaction de Davout est immédiate, il lance ses divisions contre l’ennemi. Par le Sud, la brigade wurtembergeoise de Vandamme marche sur Eckmühl, dont elle parvient à s’emparer vers 14 heures. La division de Saint Sulpice suit le mouvement et s’empare d’une grande batterie autrichienne stationné au Nord Ouest de la ville. Pendant ce temps, la division Gudin qui appartient au corps provisoire de Lannes, parvient à s’emparer d’une hauteur boisée située au nord d’Eckmühl, sans grande résistance il poursuit son avance il sera rejoint dans la soirée par la division Morand. La division wurtembergeoise, suivant de près la division Morand, depuis le village de Seligenthal près de Landshut, avance en direction d’Eckmûhl et se positionne près d’Eggolfsheim.

Napoléon

En fin de journée les 64 escadrons appartenant aux divisions de cuirassiers Saint Sulpice et Nansouty mais également d’éléments bavarois et wurtembergeoise réunis en une seule masse livrent un combat à l’infanterie et à la cavalerie autrichienne. La cavalerie menée par l’archiduc Charles en vue d’arrêter les cuirassiers échoue. La poursuite de l’armée autrichienne s’interrompt près de Köfernig en raison de la fatigue et de l’épuisement des chevaux. Au soir peu après la charge de Nantsoury et de Saint Sulpice, L’empereur ayant pris conseil auprès de ses officiers décide d’abandonner la poursuite et de laisser reposer ses troupes harassées par des combats incessants.

Napoléon n’a pas livré à Echmühl le combat décisif qu’il a prévu au petit matin du 22 avril 1809 même si la bataille est l’une des plus importantes de la campagne d’Autriche, il remporte la victoire en infligeant des pertes relativement élevées à l’ennemi, mais ne parvient ni à l’écraser, ni à empêcher son repli.

Bataille de Ratisbonne

La bataille de Ratisbonne,eut lieu du 19 avril au 23 avril 1809 entre la France et l’Autriche. Elle se termina par la retraite des Autrichiens. Cette retraite permet aux français de pénétrer dans Vienne, vide d’ennemis, le 12 Mai.

La place de Ratisbonne est défendue par le 65e régiment, sous les ordres du colonel Coutard. Le 20 avril, à cours de munition celui-ci est obligé de se rendre aux Autrichiens de l’archiduc Charles Louis d’Autriche.

 

 

Dans la nuit du 22 au 23 avril 1809,l’Empereur ordonne à ses forces d’avancer sur Straubing,Passau et Landshut afin d’empêcher l’ennemi de battre en retraite.Marchant sur Vienne,Napoléon veut assurer la sécurité de son flanc gauche en s’emparant de Ratisbonne.Il dépêche vers la ville les troupes de Davout – avec les divisions Saint-Hilaire et Friant. Il dépêche aussi le corps de Lannes – accompagné par les divisions Morand et Gudin vers le même objectif. Ces forces bénéficient du soutien des troupes de Lefebvre qui s’engageront à l’ouest, appuyés par les divisions Deroy et Demont. Pendant ce temps, l’archiduc Charles organise l’évacuation de Ratisbonne. Il fait passer le Danube à ses troupes par un ouvrage en pierre et par un pont de bateaux dans la nuit du 22 au 23 Avril.

 

 

À 5 heures du matin, la réserve de cavalerie française commandé par les généraux Nansouty et Saint-Sulpice, se dirige vers Ratisbonne, accompagné par les divisions Morand et Gudin. Ces troupes se heurtent à la cavalerie autrichienne. Cette dernière est bien décidée à repousser les français pour permettre à Charles de passer sur la rive nord du Danube. Mais les cavaliers autrichiens, étrillés par les français, doivent battre en retraite dans le plus grand désordre. Ils dépassent Ratisbonne par l’ouest et franchissent le Danube par le pont de bateaux construit en amont du pont en pierre.

 

À 10 heures, Gudin prend les hauteurs situées au sud de Ratisbonne, entre les routes d’Abbach et d’Eckmühl. La division Morand, poursuivant l’action de Gudin par la droite, se range face à la porte de Straubing. Elle est suivie par la division wurtembergeoise, tenue en réserve. Au même moment, le maréchal Lefebvre suit tout d’abord le mouvement de Morand et Gudin puis, se dirigeant vers l’ouest, arrive à Ratisbonne aux environs de midi. La division Friant, du corps de Davout, partie de son bivouac à 6 heures du matin, longe à l’ouest la route d’Abbach. Friant avance en livrant combat aux troupes autrichiennes et arrive à Ratisbonne aux environs de 13 heures. Les divisions de cavalerie Saint-Hilaire et Montbrun, progressant par Abbach, se joignent aux cuirassiers stationnés à l’ouest de Ratisbonne peu après 13 heures.

 

Leur rassemblement terminé, les troupes françaises, commandées par le maréchal Lannes, partent à l’assaut de la ville. Cernée par d’épais remparts et défendue par 8 000 autrichiens et 16 canons. À 17 heures, après une intense préparation d’artillerie, Les troupes françaises franchissent les fossés en avant des remparts. Après avoir forcé une porte, les troupes de Lannes entrent dans la cité dont les défenseurs finissent par se rendre. Les combats de rue se poursuivent jusqu’à 19 heures, tandis que la division Friant franchit le pont en pierre sur le Danube, défendu par de nombreux canons. Elle s’empare des faubourgs de Stadtamhof sur la rive nord du fleuve. La division Gudin passe à son tour le fleuve dans la soirée.

 

La prise de Ratisbonne achève la campagne dite des « cinq jours », débutée le 19 Avril précédent à Abensberg. S’étant emparé de la Ratisbonne, Napoléon, après avoir établi son quartier général dans l’abbaye de Pruel, lance à poursuite de l’archiduc Charles un corps d’observation commandés par le maréchal Davout. Pendant ce temps, le gros de l’armée d’Allemagne rejoint le corps de Bessières. Ce dernier poursuit, depuis le soir du 21 Avril, les troupes de Hiller, en direction de Vienne. Pendant la bataille Napoléon fut blessé par une balle autrichienne, qui toucha son talon ou sa cheville. La balle ayant été tirée de loin, elle ne blessa pas sérieusement l’Empereur, mais lui causa une contusion. La nouvelle se répand vite dans l’armée d’Allemagne et, le soir même, des milliers de soldats venus de toutes parts entourent l’empereur afin de lui faire part de leur attachement.

Bataille de Ratisbonne
Napoléon 1er bléssé,est soigné par le chirurgien Yvan

L’empereur s’adressa à ses troupes: »Soldats!vous avez justifié mon attente,vous avez supléé au nombre par votre bravoure!En peu de jours,vous avez triomphé dans les trois batailles de Thann,d’Abensberg et d’Eckmül,et dans les combat de Peissing,de Landshut et de Ratisbonne.Cent pièces de canons,quarante drapeaux,cinquante mille prisonniers,trois équipages,trois mille voitures attelées portant les bagages,toutes les caisses des régiments:voila le résultat de vos marches et de votre courage.Naguère,l’ennemis se promettait de porter la guerre au sein de notre patrie:aujourd’hui,défait,épouvanté,il fuit en désordre.Déja l’avant-garde a passé l’Inn:avant un mois nous serons à Vienne ».

Napoléon marche sur Vienne.Le Mémorial précise: »Aucune capitale n’était à cette époque dans une meilleure situation pour être défendu ».

A moitié couverte par le Danube,elle était entourée de deux fortifications,l’une extérieure,angulaire,à demi-revêtement qui enferme ses faubourgs;l’autre,intérieure,formée d’une très forte enceinte.Le 10 mai au matin,les faubourgs de Vienne sont occupés sans résistance,mais la ville reçoit l’armée française à coups de canons.

Napoléon met les siens en batterie.Il apprend alors que la jeune archiduchesse Marie-Louise;malade n’à pas quitter la ville.Il fait aussitôt détourner les canons qui visaient le palais impérial.L’archiduc Maximilien capitule le 13 mai.Sur ordre de l’Empereur,la ville et ses habitants sont épargnés.Il reste à vaincre et à disperser l’armée Autrichienne,Napoléon décide d’affronter l’ennemi en partant de l’île de Lobau,à 6km au sud-est de Vienne,proche de la rive gauche du Danube ou c’est massé l’ennemi.

Des ponts sont rapidement jetés pour transporter l’armée sur l’île,puis sur la rive gauche.Masséna y occupe bientôt le village d’Aspern,Lannes celui d’Essling.

Mais le crue du fleuve emporte le pont,coupant vingt-quatre mille soldats français de leurs arrières.C’est sur la cavalerie de Berthier,qui occupe le centre de la ligne de front,que l’archiduc Charles lance son attaque,le 21 mai,avec quatre-vingt quinze mille hommes.Le pont est réparé à la hâte,des renforts arrivent.L’ennemi est repoussé.Il lance une contre-attaque,alors que le pont a de nouveau cédé.Pendant deux jours,l’une des batailles les plus sanglantes de l’Empire fait rage.Les morts s’amoncellent,on se bat au corps à corps à l’arme blanche avec acharnement.Le village d’Aspern est pris et repris quatorze fois dans ces deux jours. »Après la rupture des ponts,dit le Mémorial,le combat n’était plus qu’une horrible boucherie,sans résultat. »

 

L’ennemi est contenu,au terme de quarante heures de combats inintérrompus,les Autrichiens se retirent,Napoléon ramène ses troupes sur l’île de Lobau,les combattants déplore plus de quarante mille morts.

Le 22 mai, alors qu’il est sur le point de vaincre les Autrichiens près de Vienne à Aspern-Essling,le maréchal Lannes reçoit l’ordre de s’arrêter par suite d’une rupture du ravitaillement. Lors de cette courte accalmie, il se promène sur le champ de bataille avec son ami le général Pouzet, qu’il connait depuis seize ans ; celui-ci est tué sous ses yeux, atteint à la tête par une balle perdue. Bouleversé, Lannes s’éloigne du cadavre et va alors s’assoir sur une petite butte. Là, un petit boulet de trois livres, après avoir ricoché, vient le frapper à l’endroit où ses genoux sont croisés.

 

Sa rotule gauche est brisée, les os sont fracassés, les ligaments, déchirés et les tendons, coupés. L’artère poplitée est rompue. Quant à la jambe droite, elle a le jarret déchiré. Transporté sur une île du Danube, l’île Lobau, il y est amputé de la jambe gauche par Dominique-Jean Larrey, le chirurgien de la Garde. Après quatre jours, où l’état du maréchal parait satisfaisant, donnant à penser qu’il allait survivre à l’opération, Lannes est pris brutalement de fièvres et de délires. Son état s’aggrave et aucun des médecins présents, Larrey, Yvan, Paulet et Lannefranque, ne peut le sauver de la gangrène qui s’est déclarée. Le 29 mai, Napoléon, extrêmement affecté, restera une demi-heure au chevet de son ami. Jean Lannes meurt dans la nuit du 30 au 31 mai, à cinq heures quarante cinq. Son corps est inhumé au Panthéon.

Jean Lannes
Jean Lannes

Récit de Dominique-Jean Larrey,chirurgien

« Je fus chargé d’embaumer son corps qui fut transporté pendant la nuit au château de Schönbrunn. Nous commençâmes les opérations de l’embaumement à la pointe du jour, dix-huit heures après la mort; et déjà la putréfaction était portée au plus haut degré. J’eus la plus grande peine à injecter les vaisseaux et à vider les cavités; je fus obliger d’enlever tout le tissus cellulaire de l’habitude du corps et de l’interstice des muscles: le cœur ne contenait presque point de sang, et le cerveau était éloigné de la dure-mère d’environ douze millimètres. Les vaisseaux de communication de la pie-mère au cerveau étaient rompus; une petite quantité de sang noirâtre était épanchée dans les circonvolutions, et les ventricules étaient pleins de sérosité roussâtre. »

 

Pendant quarante jours,après la bataille d’Essling,les belligérants vont fortifier leurs positions et attendre des renforts.L’armée autrichienne se déploie sur le rive gauche du Danube,dans la plaine du Marchfeld et sur le plateau de Wagram ou la rejoindront les troupes de l’archiduc Jean.Napoléon fait de l’île de Lobau une véritable forteresse,un camp retranché qui comptera jusqu’à deux cent mille hommes,une concentration militaire jamais vue,renforcée par l’arrivée de conscrits français des armées d’Italie du prince Eugène et de celles de Dalmatie commandées par Marmont,dont l’intervention sera décisive,tout comme celle de Macdonald,dans la bataille qui se prépare.

Wagram

La bataille de Wagram se déroula autour de l’île de Lobau sur le Danube les 5 et 6 juillet 1809 et eut pour résultat la victoire de la Grande Armée française, sous le commandement de Napoléon Ier, sur l’armée autrichienne dirigée par l’Archiduc Charles. Napoléon a fait préparer son attaque, notamment les ponts et les positions d’artillerie, car il veut cette bataille avant l’arrivée des troupes de l’archiduc Jean qui vient à marche forcée depuis l’Italie.

Napoléon

Le 5 juillet au matin,l’armée impériale entame son déploiment.A 14 heures,Masséna se trouve à gauche,Bernadotte et Eugène de Beauharnais au centre,Oudinot et Davout à droite.Napoléon conserve en réserve le garde impériale et Bessières.A 18 heures,Napoléon,ayant hâte d’en finir,lance une attaque frontale contre le plateau de Wagram.Macdonald parvient à enfoncer les lignes ennemies,et Bernadotte pénètre même dans Wagram.Mais l’archiduc Charles,ayant rassemblé ses forces,repousse les Français.

Pendant la nuit,l’Empereur rassemble son armée,pendant que l’archiduc Charles a massé l’ensemble de ses forces sur le plateau de Wagram.Certain que ses troupes,solidement établies sur le plateau de Wagram,résisteront à d’autres assauts ennemis,Charles élabore une manoeuvre de débordement de la gauche française,ordonnant à Lichtenstein,à Kollowrat et à Klenau,en liaison avec Bellegarde,de marcher vers l’est et de couper l’armée de Napoléon des ponts établis sur le Danube.A quatre heures du matin,Rosenberg part à l’attaque de la droite française,tandis que Klenau et Kollowrat se mettent en marche,repoussant la division Boudet et atteignant les ponts de bateaux français vers 10h30.Mais les batteries lourdes de Reynier,depuis Lobau,maintiennent Klenau à distance.

 

Napoléon accélère les préparatifs d’une attaque contre la gauche autrichienne,sous les ordres de Davout.Vers 11 heures,après une importante préparation d’artillerie et tandis que Masséna charge les troupes de Klenau à Aspern,Davout monte à l’assaut.Tandis que l’artillerie française bombarde sans relâche,réduisant au silence les canons autrichiens,Macdonald prépare une attaque en direction de Süssenbrünn.L’assaut démarre à 12h30.Mais la cavalerie française n’intervient pas,laissant au autrichiens le temps de se rétablir.

Napoléon a pourtant gagné la bataille.A sa droite,Davout déborde Hohenzollern;au centre,Beauharnais et Oudinot avancent;au sud,Masséna repousse Klenau.Vaincue mais non mise en déroute,l’armée autrichienne abandonne le champ de bataille.

 

L’ennemi fuit en désordre,et tout marche selon mes voeux,mes pertes sont assez fortes;mais la victoire est décisive et complète.
Bivouac

Napoléon obtient d’abord des Autrichiens qu’ils signent une suspension d’armes,le 12 juillet,à Znaïm.Puis François 1er doit subir une nouvelle humiliation en acceptant le traité de Vienne,en date du 14 octobre,qui frappent lourdement son empire.Celui-çi est contraint de céder l’Istrie,la Carinthie et la Carniole,au sud-est qui vont former les Provinces illyriennes.Il doit laisser une partie de la Galicie à Alexandre 1er de Russie et l’autre au grand duché de Varsovie,tout en donnant la province de Salzbourg à la Bavière.Dans cette affaire,l’Autriche,obligée de payer une indemnité de guerre considérable et d’adherer au blocus continental,perdra 3 millions d’habitant.


Le lendemain de la bataille de Wagram

Le lendemain de la bataille de Wagram, à quatre heures du matin et par un temps superbe, Napoléon sortit de sa tente qui avait été dressée sur le champ de bataille même ; et se promenant autour des bivouacs du quartier-général, seul, à pied, les mains croisées sur le dos, et, chose
extraordinaire, sans chapeau, il s’entretint familièrement avec les soldats de sa garde. Sa figure exprimait la satisfaction et la confiance. Puis après, étant monté à cheval, il se mit à parcourir le champ de bataille selon sa coutume, pour voir par lui-même si l’administration de l’armée
avait fait son devoir. On était au moment de la récolte, les blés étaient très hauts et l’on ne voyait pas les hommes couchés par terre, de sorte que plusieurs de ces malheureux blessés, qui n’avaient point été aperçus la veille, avaient mis leurs mouchoirs au bout de leur fusil ou d’autres
armes qu’ils avaient, comme un signal : pour que l’on vint à leur secours.


L’empereur alla lui-même à chaque endroit où il vit l’un de ces signaux, parla aux blessés, et ne voulut pas continuer sa marche avant que le dernier ne fût enlevé. Il n’avait gardé personne autour de lui, et avait ordonné au maréchal Duroc de se charger de cette surveillance, et de faire activer le plus possible le service des ambulances. Le duc de Frioul était connu par son exactitude et sa sévérité, aussi l’empereur le choisissait-il de préférence lorsqu’il voulait faire exécuter de semblables commissions.Tout en continuant de parcourir le champ de bataille, Napoléon s’arrête un moment sur l’emplacement qu’avaient occupé, la veille, les deux divisions de Macdonald; ce lieu présentait le tableau d’un combat aussi héroïque que meurtrier : la terre y était labourée par les boulets. A un cri de vive l’empereur! qui vient frapper son oreille, Napoléon se retourne, et aperçoit à quelques pas de lui, étendu sur le revers d’un petit fossé, un canonnier du 2 eme régiment d’artillerie légère qui n’avait plus qu’une jambe. Il s’approche de ce soldat :

 

« Vive l’empereur! » crie de nouveau le blessé.


« — Est-ce donc là tout ce que tu as à me dire? lui demande Napoléon.


— Sire, pour le moment, oui; cependant il est bon que vous sachiez que j’ai à moi seul démantibulé quatre pièces de canon aux Autrichiens, et que c’est le plaisir de les avoir enfoncés qui me fait oublier que je vais tortiller de l’oeil indéfiniment. »


Napoléon, ému de tant de courage et de fermeté, détache aussitôt sa croix, et la donne au canonnier, en ajoutant:«Si tu en reviens, mon brave, à toi l’Hôtel des Invalides et la pension.


— Merci, sire, mais la saignée a été trop forte, je crois que ma pension ne vous coûtera pas cher, car je vois bien qu’il faut descendre la garde tout-à-fait, voilà pourquoi je jouis de mon reste pour crier vive l’empereur. »


Et en effet, il se met à pousser cette exclamation deux ou trois fois encore. Malheureusement ce brave,  n’avait que trop senti l’état où sa blessure l’avait mis; il ne survécut qu’un quart d’heure à l’amputation de sa cuisse, qu’il supporta avec un courage héroïque.